Le renouveau industriel passe par une alliance du politique et de l’innovation

Pour faire émerger des acteurs de poids de l’économie numérique, l’écosystème français doit s’appuyer sur le triptyque PME-laboratoires de recherche-grands groupes. Une nécessité pour s’imposer face aux compétiteurs internationaux.

Aujourd’hui, la mutation des usages provoquée par l’explosion des outils électroniques dont disposent le citoyen, l’entrepreneur ou la collectivité, accélère la rencontre des orientations politiques avec les acteurs de l’innovation numérique. Certes, la France opère une mutation plus lente que ses voisins anglo-saxons, mais notre tissu de PME, de laboratoires de recherche et de grands groupes est parvenu à l’excellence dans ce domaine des échanges numérisés. Qu’il s’agisse de solutions nomades ou de processus de dématérialisation, nos entreprises sont potentiellement concurrentielles au niveau international. Sous l’impulsion de politiques locales ou d’Etat, de nombreux territoires régionaux, mettent à présent à disposition du citoyen ou de l’entrepreneur des solutions favorisant le recours à ces nouveaux usages. Depuis cinq ans, nous sommes passés d’une phase d’expérimentations diverses à celle de réalisations concrètes. De véritables services sont désormais opérationnels dans les domaines du commerce, du transport, du tourisme, mais aussi, toujours davantage, pour l’administration de dossiers via des portails gouvernementaux ou locaux. Toutefois, nous devons anticiper à la fois la demande croissante pour les outils nomades (utilisant la technologie NFC à partir d’un simple téléphone mobile ou d’une borne) et homogénéiser, sans freiner la diversité des propositions émergentes, les supports de dématérialisation et les verrous de sécurité nécessaires en la matière, puisque toujours plus de données sensibles, personnelles, sont appelées à transiter par ce biais du numérique. De l’assurance que nous pourrons donner aux usagers de la totale fiabilité des transactions électroniques dépend notre faculté de devenir, rapidement, de sérieux concurrents sur le marché international que dominent encore les anglo-saxons… à partir des fruits de nos créations hexagonales. Nous pouvons nous féliciter que le politique s’appuie aujourd’hui sur le dynamisme de nos entreprises innovantes (ex : labels ministériels « territoires… », Assises, portails e-gov, etc.). Ainsi, de l’agglomération de Caen La Mer, avec laquelle nous développons de nombreuses solutions nomades. De même, l’État qui impulse tout récemment une dynamique de mise en œuvre d’un coffre-fort électronique, dans le souci de faciliter les démarches administratives des entreprises et, par là, de soutenir leur compétitivité. Je veux y voir les signes avant-coureurs d’un véritable chantier d’envergure nationale, sur quoi tout un potentiel industriel pourra prendre un essor à la hauteur des projets et des réalisations que nos entreprises, grands groupes et laboratoires portent d’ores et déjà à un formidable niveau d’excellence.

Jean-Pierre LE COUEDIC, Président, Pôle de compétitivité TES

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Jean-Pierre Le Couédic, est Directeur Général et cofondateur de VINAYA, fort d’un parcours professionnel de créateur et dirigeant de PME innovantes et de directeur Grand Compte ORANGE chez EXPERIAN puis chez Monext, dont il est également l’un des co-fondateurs. Il débute sa carrière chez France Telecom en 1982 puis a été dans les années 90 l’un des fondateurs d’Oléane.

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